Toucher la grandeur | Feat Endymion

Date d'inscription : 11/12/2015

TOUCHER LA GRANDEUR

Le froid, l’absence de soleil et maintenant ça. Un voyage sur la lune n’était décidément pas une destination de détente du moins lorsqu’on veut étendre son empire commercial. Loin de là même, depuis son arrivée, il n’avait eu que des problèmes. Il avait même été forcé d’engager un conseiller sélénite afin de l’aider à comprendre le système administratif lunaire. Il avait dû remplir le formulaire A38 pour qu’on lui dise qu’il n’était pas conforme. Il avait dû alors prendre un rendez-vous pour s’entretenir directement avec la personne chargée du commerce extérieur. Mais apparemment, il y avait eu une erreur et le rendez-vous n’avait pas été enregistré l’obligeant à être reporté ultérieurement. Et les retards comme ce dernier ne faisaient que s’accumuler. Le système le poussait vers la folie. Ou peut-être que ses cheveux rouges vifs et son teint basané soit une explication à tous ces accidents ?

Enfin, après quelques semaines de dossiers et d’échange avec l’administration, Jahandar semblait apercevoir le bout du tunnel. La création de sa première enseigne ici à la capitale semblait toucher au but. D’un point de vue juridique du moins, il se voyait encore là pour quelques temps avec la construction du bâtiment. En effet, la difficulté du projet se voyait dans son ambition, purement héliote. Car il fallait faire accepter la construction d’un immense bâtiment composé principalement de verre ce qui faisait certainement tâche dans une ville à l’architecture assez sobre et puis il fallait le construire. Mais il ne pouvait s’en empêcher, le chef de la guilde marchande voulait impressionner. Son conseiller s’était opposé fortement à la présence importante du verre qui était un élément de richesse mais aussi à la taille du bâtiment qui était bien plus grand qu’il n’avait besoin de l’être. Malheureusement, son avis n’avait même pas été écouté par Jahandar. Ce dernier voulait son siège ainsi, il l’aurait.
Une dernière visite au palais s’imposait mais voilà qu’une nouvelle erreur de procédure repoussait l’échéance, l’héliote afin d’éviter tout problème s’éloigna du guichet dans une exclamation laissant ainsi son conseiller régler les détails.

« Par la barbe de Phaéton ! »

Cependant n’ayant aucune connaissance du palais, il ne pouvait qu’errer dans les couloirs. Lorsqu’il aperçut une sortie, il l’emprunta immédiatement ne sachant même pas où celle-ci le mènerait. Il se retrouva alors dans les jardins du palais. La première chose qui le surprit fut le froid. La plupart n’avait pas à s’en plaindre mais en comparaison à Mercure, l’héliote pouvait bien considérer la température actuelle comme froide. Surtout qu’il avait conservé les vêtements qu’il avait l’habitude de porter, ces derniers ne le protégeant pas vraiment.

La vision qui s’offrait à lui le dérangeait particulièrement. Les jardins étaient différents de tout ce qu’il connaissait. La couleur semblait être morte en cet endroit. Le blanc étant maître des lieux. Chaque plante en arborait une teinte différente. Mais il ne pouvait nier que l’ensemble était d’une vision surprenante mais agréable. Il se mit à déambuler parmi les allés admirant le travail qui avait été fait ici. Il en oubliait presque son projet et la raison de sa venue au palais. Mais si lui ne le remarquait pas, il était cependant difficile d’ignorer un homme imposant aux cheveux rouges dans la blancheur la plus parfaite. Il était semblable à une goutte de sang sur la neige.

Date d'inscription : 24/01/2016

JARDINS D'IVOIRE

Ils s'étendent. S'élèvent avec délicatesse, une certaine noblesse, probablement. Quelques paliers entretenus à la perfection, blanc sur blanc, Endymion en descendait les marches. C'était une journée de celles qui s'étiraient. Passaient trop lentement, pour finalement défiler bien vite. Que l'on regrettait, à la prochaine aube, d'avoir laissé filé trop vite. Mais, peut-être était-ce là les effets de l'âge, que de vouloir ralentir la course du temps. Après s'être entretenu avec le Parlement, le roi n'avait pas de rendez-vous, la séance de doléances ayant été préparée pour le lendemain. Alors, se permit-il une petite promenade au sein de ses jardins. A son passage, les serviteurs s'inclinaient, mais il s'écarta bien vite pour ne pas déranger ceux-ci dans leur travail. Au moins, dans ce petit coin de paradis, il n'y avait généralement personne, outre les jardiniers, certains jours.

Ainsi fut-il surprit de trouver une trace de rouge à l'intérieur de ce tableau immaculé. Quelqu'un qui n'était pas d'ici, assurément, et, à ses parures, il devait probablement être héliote. D'un geste lent, le roi réajusta la longue manche de sa toge luxueuse, et s'avança tranquillement en direction de l'inconnu. Il dit, simplement, lorsqu'il se trouva à ses côtés : « J'imagine que votre quête en ces lieux n'implique pas l'admiration de ces Centaurées. Mais je ne peux vous en vouloir. Elles fleurissent bien en cette saison. » Il parlait d'une voix calme, posée. Basse, comme pour ne pas troubler l'aura paisible du lieu, mais avec une assurance certaine. D'un geste léger de la tête, il salua poliment l'autre homme.

Date d'inscription : 11/12/2015

TOUCHER LA GRANDEUR

Jahandar était perdu dans les confins les plus éloignés de son esprit. Il ne sentait ni le vent soulever sa chevelure ni l'odeur légère qui s'étendait dans tout le jardin. C'est ainsi que Endymion put s'approcher de lui sans se faire remarquer, il entendait les bruits de pas de ce dernier mais ne les écoutait pas. Son inconscient guidait ses pas aléatoirement le faisant déambuler dans les allées du jardin. Seule la voix du souverain l'obligea à sortir de cet état le ramenant à la réalité. Le marchand n'était pas apte à reconnaître l’illustre personnage à son timbre mais il n’eut besoin que d’un seul coup d’œil furtif. Aussitôt comme il en avait l’habitude sur Mercure face à des personnes lui étant supérieur ; il baissa son visage vers le sol tandis que son genoux se pliait et venait se poser à terre. Sa réaction semblait excessive face au simple geste de la tête du roi mais c’était habituel pour lui.

Et malheureusement, non. Ma connaissance botanique est assez pauvre, je cherchais plutôt à profiter du calme et du silence qui règne sur cet endroit.

Date d'inscription : 24/01/2016

COUP DE VENT

Dans les feuillages blanchâtres des jardins royaux. Une simple brise qui souleva leur toge, leurs cheveux. Le souverain semblait figé au sein d'une aura à la fois glaciale mais pourtant, très avenante. C'est avec une certaine surprise qu'Endymion avisa l'autre homme s'incliner de la sorte, si bassement. La stupeur, cependant, fut de courte durée. Le roi connaissait les traditions des habitants de Mercure, ainsi que la manière dont les salutations variaient selon les classes sociales. Ces dernières beaucoup plus marquées, et parfois de façon assez inégalitaire d'un point de vue sélénite, ajouté au fait que les héliotes semblaient plus ... expansif en expressions et en gestes d'affection, de respect, ou bien tout l'inverse, de dédain. Il s'agissait là d'une façon de faire bien étrange, quelque part, mais que le roi savait respecter. Ainsi, il ne fit pas de remarque à ce sujet, pour le reprendre, ou quoi que ce soit d'autre.

« Il est vrai que le calme de ces jardins est enchanteur. » Endymion tourna la tête, observant évasivement les alentours. Lui-même appréciait l'apaisement que pouvait lui procurer cet endroit. L'homme inspira profondément, laissant planer le silence plusieurs longues secondes avant de baisser les yeux vers l'héliote en tendant délicatement la main vers lui :
« Vous pouvez vous relever. » Nulle intention de lui donner sa main pour l'aider à se redresser, il s'agissait juste d'un geste pour l'y inviter.

« Cependant ... je suppose que votre visite originelle n'impliquait pas cette raison. J'imagine qu'il s'agit quelque chose d'ordre ... administratif ? »

Date d'inscription : 11/12/2015

TOUCHER LA GRANDEUR

L’héliote, qui avait relevé le visage afin de pouvoir regarder le roi tandis que ce dernier parlait, se redressa après qu’il en ait eu l’autorisation. Il le remercia d’un mouvement de tête furtif avant de se redresser totalement. Face à la question du régent, le marchand dut presque se retenir de soupirer. Sa demande lui rappelant immédiatement la colère qui l’avait poussé à se réfugier dans ces lieux. Mais conservant son impassibilité et cachant l’agacement qu’avait provoqué toute cette histoire, il lui répondit.

En effet. Je…

Soudainement, le marchand se rendit compte qu’il avait totalement oublié de s’introduire. Il se corrigea alors immédiatement. Ses premiers mots étant accompagnés d’une révérence, il se redressa pour réciter la suite.

Pardonnez mon impudence, je ne me suis même pas présenté. Comme vous avez pu le constater, je suis un héliote. Et je m’identifie comme Jahandar, leader de la guilde marchande vestalienne. Les principales branches de ma compagnie sont implantées sur Venus et Mercure mais je souhaite étendre l’activité de ma guilde ici même, sur la lune. D’où ma présence dans votre palais en ce jour, quelques demandes d’autorisations impliquent ma présence. Mais j’espère qu’ainsi, l’échange de biens entre nos différents mondes en soit facilité. Mais pardonnez mon impolitesse, je ne souhaite pas vous incommoder de mes problèmes administratifs. Mon conseiller doit d’ailleurs actuellement s’occuper de leur trouver une solution. Il jeta un bref regard sur le bâtiment où son conseiller devait encore se trouver, sûrement attendant son retour, avant de reporter son attention sur Endymion.

Date d'inscription : 24/01/2016

A L'ECOUTE

Le Roi fixait paisiblement l'homme qui lui faisait face. Il le laissa s'excuser puis se présenter sans jamais le couper, l'observant d'une attention sereine. A sa propre surprise, le nom de l'inconnu ne lui sembla pas aussi étranger qu'il l'aurait pensé. Il pencha très légèrement sa tête sur le côté, pensif tandis que son vis-à-vis poursuivait. Où croyait-il l'avoir entendu ? Mais, la suite des dires de l'héliote lui parla. Ah. Ce marchand.

« Me voici enchanté, Jahandar. » Tandis qu'un très fin sourire venait à se dessiner sur ses lèvres pâles « Mais, si je puis me permettre, je crois avoir entendu parler de vous. » Il s'agissait d'une information qui pourrait surprendre l'autre homme, il s'en doutait. Alors, il poursuivit : « ...N'est-ce-point vous qui avez pour projet de construire ce magasin ...en verre ? » Un souffle. Presque un rire, discret. Il s'agissait d'une entreprise assez folle pour qu'elle fut remontée jusqu'aux oreilles du souverain. Endymion avait déjà entendu certains de ses Députés s'en plaindre. Il est vrai que ce genre d'excentricités n'était pas forcément au gout de la sobriété d'usage, Sélénite. Lentement, le Roi joignit sagement ses mains, devant lui, contre sa toge :

« C'est une sacrée entreprise. Cela devra demander beaucoup de travaux. Mais, nul doute que votre magasin ne passera pas inaperçu au sein de notre belle capitale. »

Le Sélénite leva une main, le geste alcyonien, comme pour lui intimer de ne point s'excuser plus. « J'accueille ce genre d'ambition avec grand plaisir. C'est grâce au commerce entre nos planètes que celles-ci pourront prospérer et vous devez vous trouver fier de faire partie de ceux qui s'emploient dans cette entreprise. » puis, il ajouta, sans le moindre doute dans le ton de sa voix quant à ses intentions « J'offrirai un mot en votre faveur auprès de nos Députés. » Avant d'hocher doucement la tête, fermant les yeux quelques secondes. Si ce geste pouvait aider l'héliote à accélérer les démarches administratives dans lesquelles il semblait empêtré. Endymion savait que le système lunaire pouvait sembler compliqué auprès des étrangers.

« Outre cette affaire, s'agit-il de votre premier séjour sur notre Lune ? » demanda-t-il avec politesse.

Sujet: Re: Toucher la grandeur | Feat Endymion

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